30 Jan Un silence thérapeutique
Le silence est mis à l’honneur dans la revue Cerveau et Psycho de ce mois de janvier 2022.
« Les bienfaits du silence, l’Énergie douce qui régénère le cerveau »
Cerveau et Psycho – janvier 2022
Dans son éditorial Sébastien Bohler le présente comme le jardin de l’esprit. Anna von Hopffgarden dans son brillant article « Silence, réveillez-vous » nous explique que « Quand un son s’arrête, des synapses qui étaient muettes se mettent à parler . Comme si le silence les avait réveillées ». Les recherches en neuroscience ont effectivement découvert que le silence facilite « le mode de fonctionnement par défaut du cerveau » découvert par Marcus Raichle. Cette activité particulière du cerveau loin d’être une perte de temps « favorise l’ingéniosité » et rend les personnes « plus flexibles sur le plan cognitif et capables de résoudre des problèmes plus facilement » pour citer à nouveau cette biologiste et chercheuse. Or les personnes qui consultent en psychothérapies ont perdu cette flexibilité. Le stress, l’anxiété voire la dépression les ont figées dans leur tentative de solution pour faire référence au concept de la thérapie systémique stratégique qui m’est chère.
Les chercheurs du Citac ont intégrés toutes ces connaissances sur les bienfaits du silence dans leur Technique d’Activation de la Conscience, forme d’hypnose actualisée.
En tant que psychologue, l’hypnose Ericksonnienne m’avait déjà appris à ralentir mon rythme de parole, à laisser une ou deux secondes de silence entre deux phrases … pas trop longtemps nous disait- on pour ne pas que le patient s’inquiète, ne se sente abandonné.
Les TAC m’ont appris à beaucoup mieux utiliser le potentiel thérapeutique du silence. Au sein d’un exercice d’activation de la conscience, nous offrons systématiquement un moment de silence d’au moins 30 secondes au patient. Ce silence est un des leviers qui lui permet, dans le cadre rassurant qu’est la relation thérapeutique, d’être, en séance, l’acteur de son changement voire de sa métamorphose. Le mode de fonctionnement par défaut de son cerveau activé par l’ensemble des points de la technique pourrait à mon sens permettre au patient de sortir lui-même du cadre, d’ouvrir le champ des possibles et de faire de nouveaux liens problèmes – solutions.
En tout cas, c’est une hypothèse clinique qui expliquerait tant de magnifiques auto recadrages fait par nos patients après un exercice de TAC et tous ces 180° spontanés observés lors des séances ultérieures.
Les Techniques d’Activation de la Conscience offrent donc à mon avis les « bienfaits du silence » aux patients pour qu’ils puissent bénéficier de la meilleure ingéniosité possible cad la leur.
Pascale Materne
Janvier 2022